Rencontre avec les syndicalistes : le gouvernement  contraint par  le fmi et la banque mondiale 

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A l’ouverture des négociations entre les facilitateurs choisis par le président de la République et le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée dirigé par Aboubacar Soumah, le gouvernement a parlé de ses difficultés à satisfaire maintenant à la demande des enseignants. Et l’une des excuses qui a attiré notre attention, ce sont « les exigences de la banque mondiale et du fond monétaire internationale ». Le recours à ces « boucs émissaires », suscite de l’inquiétude lorsqu’on replonge dans le passé.
Encore, sans gêne on, revient au même discours. Les institutions de brettons Woods commandent aux destinées de notre économie. Et comme cela, nous restons des nourrissons à qui on donne ce qu’on veut. C’est même plus, nous sommes des détenus économiques obligés de demander comment devons-nous dépenser notre propre argent. Nous sommes de ce fait, des wagons d’une locomotive qui roule à sa vitesse habituelle. Jamais nous n’avons la possibilité de nous mettre devant, ou même de changer de rang. Figés depuis la renonciation de nos Etats au destin des générations actuelles et futures, aucun espoir ne se dessine devant nous.
Il y a un passé que certains oublient et il nous plait de le rappeler ici. En 1986, la Guinée a adhéré sans hésiter au programme d’ajustement structurel pour donner un nouveau souffle à son économie. C’était une obligation plutôt qu’un choix simple. 30 ans après on est en droit de se demander qu’a-t-on obtenu. Ou plutôt qu’a-t-on pu tirer de ce qui s’apparente à un sacrifice consenti par les citoyens à qui on continue de mentir. Nous avons entendu par exemple que le revenu par habitant a connu une croissance de 0,5% au cours des premières années du programme. Le taux de pauvreté, pour l’Afrique subsaharienne semble –t-il est passé de 42% en 1995 à 32 % en 2006. Le rêve à l’époque était de diminuer de moitié la, pauvreté pour atteindre un des objectifs clés du millénaire pour le développement.
Ce n’était qu’un rêve parce qu’aujourd’hui la pauvreté est de plus en plus présente. Près de 50% selon le programme des nations unies pour le développement. Ce qui amène tout naturellement, à chercher des réponses dans cette question lancinante qu’on se pose depuis le début de la coopération avec les institutions dites d’aide au développement. Les programmes de FMI exige la réduction des dépenses étatiques, ce qui a occasionné au début des années 1990 alors que le petit vent de la démocratie venait de souffler dans le pays, des coupes budgétaires dans les secteurs de la santé, d’assistance sociale et d’éducation. Immédiatement, nous l’avons appris et même compris à travers la vie que menait certaines victimes du programme d’ajustement structurel, la pauvreté a très tôt repris force. D’abord, certains employés ont été abandonnés par l’Etat.
Et, malheureusement, aucune autre politique d’insertion professionnelle n’a été envisagée. Le manque d’assistance sociale a causé des morts chez les abandonnés qui n’avaient plus aucun espoir. Nous ne pouvons qu’être inquiets lorsqu’on nous apprend encore que le Fond monétaire international et la banque mondiale seraient contre l’amélioration des conditions de vie des enseignants. Pourquoi ces institutions le seraient lorsqu’elles laissent les commis de l’Etat mener une vie extrêmement ostentatoire. Il y a parfois des questions qui ne se posent pas devant le besoin que ressent l’enseignant guinéen.
Jacques Lewa
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