Radio france internationale : le paradoxe guinéen des interviews

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Au cours de la semaine, les confrères ont reçu deux figures de la majorité et de l’opposition sur les enjeux de la Guinée. Une surprise quand on sait que ce média a été récusé au niveau du pays et son correspondant suspendu pour 3 mois.

Qui l’eut cru deux mois plus tôt ? RFI principale source de propagande de la politique guinéenne. C’est bien ce qui ressort des dernières sorties politiques chez nos confrères français. Cellou Dalein Diallo et Kiridi Bangoura ont usé de cette tribune internationale pour évoquer le 3ème  mandat supposé du Pr Alpha Condé.

Alors que la HAC a mis au pilori Moctar Bah, le correspondant de cette radio en Guinée, le duel au sommet entre pouvoir et opposition continue de plus belle sur les ondes de la radio régulièrement censurée dont les ondes sont brouillées par moment.

Le Chef de file de l’opposition aura été le premier à s’y illustrer en dénoncent la mauvaise foi du régime. Vague sur la prolongation du mandat parlementaire auquel il continue de siéger, il a indiqué l’éventuelle union des oppositions Démocratique et Républicaine. En plus d’évoquer les divergences avec l’UFR et le PDEN, Cellou Dalein Diallo s’est dit prêt à en découdre pour le 3ème mandat en 2020.

Sauf que RFI avait déjà tout planifié : faire l’équilibre de l’info en faisant intervenir le Porte-parole de la Présidence. Kiridi Bangoura n’est pas allé du dos de la culière indiquant que le peuple de Guinée s’exprimera sur la question à l’heure du bilan. A ses yeux, l’opposition est de mauvaise volonté, peint tout en noir alors que le Président Alpha Condé est auprès des populations du pays profond pour combler leurs attentes. Avouant l’existence du débat autour du 3ème  mandat, Kiridi estime que cela est de bonne guerre pour les réflexions démocratiques.

Comme pour dire que la route pour Sekhoutoureya passe aussi par RFI où chacun peaufine ses armes. Pourtant à Conakry, ce média étranger est vu comme une caisse de résonance de l‘opposition et subit toutes sortes de représailles.

D’ici là, son correspondant est en repos sabbatique avant la reprise de ses activités à la fin du mois de Février 2019.

Un paradoxe quand on vomit sur une chose au pays , alors qu’on lui court après dans l’Hexagone.

Idrissa Keita

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