Foot- ball africain en deuil : papa camara, la légende, tire sa révérence

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Parlant de Naby Laye Camara dit Papa CamaraMawzo Fawzi, célèbre journaliste sportif algérien écrivait : « Il est né en Guinée mais il a le talent des plus grands footballeurs brésiliens ».

L’on ne finirait jamais de citer ces quelques phrases dithyrambiques, mais combien de fois méritées, adressées au talentueux Papa Camara, ancien sociétaire du HAFIA football club et du Syli National de Guinée.

Naby Laye Moussa Papa Camara naquit en 1951, à Conakry. D’abord joueur de tennis ball, il est arrivé au football à travers les conseils de son beau-frère Sékou Top Camara qui décelait déjà en lui un talent remarquable. Résidant dans le 2ème Arrondissement de Conakry (Almamya), c’est au cours d’une compétition scolaire qu’il se fit remarquer par un entraineur africain appelé Laslo Boudey. La sélection des jeunes joueurs à cette époque obéissait à une certaine rigueur. A l’âge de 21 ans, en  1971, Papa Camara livre son premier match au compte du HAFIA Football Club contre l’équipe du Mali. C’est le début d’une brillante carrière à l’échelle africaine au point que Papa Camara soit érigé au piédestal de 2ème meilleur joueur africain.

Ancien milieu offensif guinéen, l’image de Papa Camara était si soudée à celle de l’équipe nationale d’alors qu’il est impossible de dissocier ses victoires et ses déconvenues de celles du HAFIA football Club.

Le HAFIA football, figure emblématique du football guinéen,  après sa glorieuse ascension, triple champion d’Afrique (72-75-77),  a permis à la Guinée de conserver définitivement le Trophée des Clubs champions d’Afrique offert par  Kwame N’Krumah, ancien président du Ghana. C’est d’ailleurs le but de Papa Camara qui permit à la Guinée de remporter le triplé  face au Heart of Oaks du Ghana en 1977. Le Hafia fut, en son temps, une équipe redoutable sur le continent. Les jeunes footballeurs du Hafia, à l’image de Papa Camara,  avaient une dévotion respectable pour la patrie, une fibre patriotique dans leurs veines que la Révolution exigeait scrupuleusement.

Papa Camara a forgé en marbre l’image, l’audience et le respect du HAFIA football. Il est vrai que dans son  parcours éclatant, l’équipe a rencontré des échecs comme en 1975 à Alger et en 1978 à Yaoundé : deux finales ratées mais qui n’ont en rien rendu opaque son succès.

Ce jeudi 4 janvier 2018, à 2 heures du matin, après un long combat contre la maladie, Papa Camara, l’élégant champion du football africain, tirait sa révérence.  Dans un pays où l’on ne reconnait le talent qu’à titre posthume, Papa Camara est resté humble dans la grandeur. L’on se souvient encore de sa dernière sortie à la télévision nationale alors interviewée par le journaliste Yamoussa Sidibé. C’est un homme humble et sage qui livrait, comme s’il s’imaginait, un dernier message. A savoir qu’il sait compter sur les autorités pour la mise en place de centres de formation pour les jeunes talentueux. Pas un seul instant, il ne fit allusion à sa situation personnelle. Peu d’hommes ont atteint ce point de conscience.

Que l’âme de Papa CamaraCorso (c’est son petit nom), repose en paix.

Amen !

Par Dramane Diawara

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