Enterrement de deux manifestants tués : les raisons du silence de cellou dalein

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U ne fois n’est pas coutume. Le chef de file de l’opposition guinéenne s’est abstenu, vendredi 02 novembre 2018, de faire de discours au cimetière de Bambéto après l’enterrement des personnes tuées lors des manifestations politiques.

Selon Cellou Dalein Diallo, qui s’exprimait ce samedi en marge de l’Assemblée hebdomadaire de son parti, les raisons sont d’ordre humain.

« Beaucoup se sont interrogés hier pourquoi je n’ai pas pris la parole après l’enterrement. J’étais étreins  par une forte émotion. Je ne voulais pas publiquement exposer aux militants cette émotion qui m’étreignait. J’ai préféré partir sans prononcer le discours habituel parce qu’on va arriver le chiffre 100 qui est symbolique. 100 guinéens abattus à bout portant par ceux-là qui sont chargés d’assurer la sécurité des citoyens guinéens », a-t-il déclaré.

Poursuivant, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée, s’est dit indigné du manque de compassion du gouvernement guinéen, y compris le président de la République sur ces cas de morts.

« Aucun d’entre eux n’a eu droit à la compassion du gouvernement. On a enterré ici une douzaine de personnes le même jour, avec un cortège funèbre, notre président ne s’est pas ému. Aucune enquête n’a été diligentée. Aucune sanction, même administrative n’a été prise à l’endroit de ceux qui étaient censés d’assurer la sécurité des manifestants. Lorsque vous réfléchissez, vous êtes ému. C’était mon cas hier. J’ai préféré renoncer à ce discours parce que je ne pouvais pas le tenir. Je me dis qu’il y a 100 guinéens arrachés à l’affection de leurs familles. Ils ont laissé des veuves, des orphelins, des vieux parents qui souvent comptait sur eux », s’est indigné Cellou Dalein Diallo.

Vendredi, l’opposition a enterré Mamadou Cellou Diallo et Ahmadou Sadjo Diallo, tous tués lors de la dernière manifestation.

BARRY  Ibrahima

 

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