Elections communales en guinee : y aurait-il une certaine évolution dans les pensées ?

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Ce dimanche 04 Février 2018, selon les chiffres de la Commission Electorale Nationale Indépendante CENI, ce sont près de six (6) millions de guinéens qui ont été invité à renouveler les conseillers communaux dans tout le pays.

Après treize années passées dans l’illégitimité et l’illégalité la plus absolue, ces élections communales, aux yeux des guinéens, représentent une opportunité unique de bâtir depuis la base, une démocratie déjà très balbutiante au sommet.

Valider la nouvelle politique des collectivités locales, expérimenter l’option nouvelle des candidatures indépendantes, mettre fin au chienlit se trouvant au sommet des mairies guinéennes ; tels sont entre autres quelques enjeux de ce scrutin oh combien stratégique pour le développement et la stabilité de la Guinée.

En effet, avec 30 000 candidats dont 23% de femmes à repartir dans plus de 300 circonscriptions électorales sur tout le territoire national. Ce scrutin représente pour tous les acteurs de la vie publique guinéenne (Mouvance, Opposition, opposition de l’Opposition, société civile) le seul indicateur véritable dans l’actuelle arène politique nationale du pays dans la perspective des prochaines secousses électorales à l’horizon 2020 ; toute proportion gardée. En outre, avant la date limite du dépôt des candidatures ; du côté des citoyens engagés, l’engouement demeurait réel pour la simple raison que, pour la toute première fois, ils osaient espérer s’affranchir du dictat des partis politiques traditionnels. Quant à ces derniers, dans un pays marqué par l’incertitude, où les velléités d’un troisième mandat du président Alpha Condé se précisent, ils ont mesuré à sa juste valeur, l’intérêt stratégique que devraient revêtir ces communales pour les échéances à venir.

La campagne, une fois lancée, l’on a pu remarquer : d’un côté, l’anarchie habituelle qui caractérise les manifestations du RPG, de l’UFDG et d’autres partis ; et de l’autre, l’hostilité entre partis politiques traditionnels et candidats indépendants. Pour cette situation inédite, la commune de Kaloum en a été une illustration parfaite.

En effet, dans cette commune sensible de Kaloum, entre la liste du RPG Arc-en-ciel représentée par son logo officiel et ‘’Kaloum Yigui’’ une liste indépendante avec à sa tête, dame Aminata Touré (fille du premier président guinéen) ; les Kaloumkas (habitants de Kaloum) se sont retrouvés dans un imbroglio total, un dilemme caractérisé par l’impératif suivant :

Valider la gestion actuelle du pouvoir du RPG ou faire évoluer la vie publique guinéenne dans le sens du renouvellement de sa classe politique ?

Outiller les extrémistes du pouvoir ou donner plus de tonus à une certaine catégorie de guinéens se clamant REVOLUTIONNAIRES ?

Pour beaucoup d’observateurs, s’il n’y a pas de bourrages d’urnes ou d’autres manœuvres politiciennes comme en 2005, la tendance serait en faveur d’un début de renouvellement de la classe politique actuelle ; le taux record d’abstention des électeurs, en attendant les chiffres officiels de la CENI, avoisinerait les 60% et devrait conforter cette position.

Dans tous les cas, les résultats de ce scrutin notamment dans la commune de Kaloum, montreront si en République de Guinée, nous pourront affirmer qu’il y a une évolution certaine dans les mentalités ou qu’il y aurait un certain enlisement du statuquo.

THE CHERINGAN

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