Conakry : une marche organisée pour se souvenir des pendus du 25 janvier 1971

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Les victimes du Camp Boiro ont marché, vendredi 25 janvier 2019, du pont 8 Novembre à l’enceinte de la cour du Camp Boiro, pour se recueillir à la mémoire des pendus du 25 janvier 1971.

Après la pose de la gerbe des fleurs au pont 8 novembre, les membres de cette association, tous habillés en rouge, ont marché du pont 8 novembre jusqu’au Camp Boiro, en scandant des slogans comme ‘’plus jamais ça en Guinée’’ ou ‘’vérité justice et réconciliation’’.

Cette journée du 25 janvier est une occasion pour ces victimes de faire des prières en mémoire de plus de 80 pendus du régime de Sékou Touré. L’AVCB se bat chaque année pour qu’il ait la justice et la réhabilitation pour toutes les victimes du PDG-RDA.

« On a toujours manifesté comme ça, mais malheureusement, le gouvernement est sourd, 95% de la population ont été victimes au Camp Boiro. ( ……). Quand on voit les enfants des tortionnaires devenir des ministres de la République comme Ibrahima Keira,(actuel ministre de la sécurité Ndr).  Quand on voit la fille de Sékou Touré ici à des endroits pour investir ce n’est pas normal, ces gens-là ne vont jamais laisser que la Guinée avance » a fustigé Thierno Barry, fille de Barry Diawadou.

Parmi les personnes pendues au pont de Tombo par le président Sékou Touré, figuraient quatre hauts fonctionnaires et compagnons de l’indépendance, notamment Barry Ibrahima dit Barry 3, leader du mouvement socialiste africain, Baldé Ousmane, ministre des finances et gouverneur de la banque centrale, Magassouba Moriba, ministre de l’éducation ou Keita Kara de Soufiana, Commissaire de police.

« On a eu à un moment donné des consultations nationales qui ont permis à tout le peuple de Guinée de s’exprimer, de ça est ressorti un rapport. On a eu des sessions ici avec toutes les ONG pour faire un projet de loi. Aujourd’hui, ce projet de loi est sur la table du premier ministre et du président. Nous, nous disons que Alpha Condé que lui il a été condamné à mort par contumace,  il était sur une liste des condamnés, et il a pu être président de la république il a pu être député donc sur cette liste, il a été extrait, est-ce que c’est lui seul qui était innocent ? Tous ceux qui sont morts étaient aussi innocents que lui, donc nous, nous disons qu’il a un droit de mémoire envers  tous ces gens-là» a précisé docteur Maréga, député à l’Assemblée nationale et membre de L’AVCB.

Cette journée de mémorandum a pris fin par une lecture du saint coran pour toutes les victimes dans la cour de l’ancienne prison des détenus de l’indépendance au Camp Boiro. L’association des victimes du Camp Boiro souhaite construire un monument dans cette zone carcérale pour s’en servir d’un lieu de recueillement chaque année.

Nantady Camara

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