Alpha conde, l’addict des crises : le cas guinéen se complique

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De façon générale, en tout temps et en tout lieu, il est de notoriété publique que tous les gouvernements du monde se battent pour créer dans leurs pays des situations favorables à l’investissement et au développement. Pris sur ce prisme, il n’existerait donc au monde aucun pouvoir politique qui adorerait flirter avec les indicateurs de sa propre chute.

Cependant, cette observation contraste nettement avec le gouvernement du pays dirigé par le président professeur Alpha Condé.

En effet, ce n’est plus un secret de polichinelle, depuis la fin des élections communales, l’atmosphère sociale en Guinée est pour le moins qu’on puisse dire très délétère ; le climat social, avec la grève des enseignants guinéens, va davantage en lambeau. Et comme pour ne rien arranger, l’opposition dite <<REPUBLICAINE>>, pour marquer son désaccord après la proclamation des résultats des élections communales du 04 Février dernier, renouera avec ses marches scabreuses et ses « villes macabres » pour ne guère dire « mortes » dès ce Lundi 26 Février.

De cette situation lamentable, ne serait-il pas légitime d’interroger certaines évidences :

–          pendant ce temps, que fait le Premier Ministre Guinéen qui, selon la constitution, est responsable du dialogue social et de l’application des accords avec les partenaires sociaux et les partis politiques ?

–          comment expliquer ce mutisme du gouvernement guinéen face à une situation en totale déconfiture ?

–          qu’en est-il du sermon du président de la République qui, ma foi, est le premier magistrat du pays garant de l’unité nationale et de la quiétude sociale ?

Le président de la République de Guinée, le professeur Alpha Condé, s’est taillé la réputation de ‘’MANGELLAN GUINEEN’’ pour avoir fait plusieurs fois le tour du monde à la recherche d’investisseurs sérieux en vue  d’amorcer le véritable décollage économique de son pays.

Pour prouver sa bonne foi, il a même procédé à un toilettage complet des textes législatifs et règlementaires dans le seul et unique but de rendre son pays attractif aux yeux des potentiels investisseurs. Toujours, dans la même lancée, l’intrépide et l’infatigable Président Alpha Condé, dans sa lutte contre la corruption et les contrats mal ficelés, s’est embrouillé avec de richissimes et puissants hommes d’affaires à l’image du milliardaire juif propriétaire de BSGR.

Hélas, en dépit de tous ces efforts herculéens réalisés en Guinée, le contraste demeure pourtant si patent même pour des non-voyants.

En réalité, quand on se décide d’être sérieux et de mener une réflexion critique de la situation qui prévaut dans le pays, c’est bien le Président Condé et son Premier Ministre fantoche et de surcroît chef du gouvernement, Mamady Youla, qui sont les véritables handicaps qui freinent le décollage économique du pays. Cela, pour la simple raison que le véritable développement suppose l’observation de certaines règles existentielles dont les plus importantes restent : le respect de l’ordre constitutionnel et l’établissement de l’État de Droit, la tranquillité et la quiétude sociale, l’institution d’un système éducatif efficace en phase avec les réalités du pays accompagnée d’une gestion rationnelle des ressources humaines et économico-financières.

Malheureusement, chacune de ses règles se trouve être bafouée au pays du gouvernement dirigé par Mamady Youla. Ce dernier est en effet, celui à qui la constitution guinéenne de mai 2010, dans son article 58, a donné la responsabilité de la gestion du dialogue politique et social ; mais, ce Premier des Ministres comme par magie, ne s’éclipse des radars nationaux que quand le climat sociopolitique s’enlise dans une décrépitude avancée.

 Face à cette déconfiture, deux points ressortent de l’analyse.  De ces deux hypothèses, c’est  l’une ou l’autre :

  • Soit, les dirigeants guinéens se moquent de leur peuple et ne s’occupent que de leur business ; cette hypothèse pourrait, par voie de conséquence, expliquer le mépris qu’ils manifestent à l’égard des revendications sociales et politiques.  Mais aussi, elle pourrait plus clairement expliquer les mesures disproportionnées que le pouvoir applique pour rétablir l’ordre public à l’occasion des périodes troubles notamment sur l’axe Hamdallaye-Cosa. A ce jour, depuis la reprise des manifestions, en l’espace de quelques semaines seulement, on compterait trois morts dont un gendarme ;
  • Soit, c’est le président professeur Alpha Condé qui, sans être trop péjoratif, adorerait des situations de crises avancées pour exhiber ses talents de « grand stratège politique » au grand dam du peuple de Guinée.

Dans le cas présent, ce second point nous intéresserait à plus d’un titre.

C’ est un secret de cinéma que le Président Condé aime à se retrouver dans des situations perplexes au terme desquelles  il ressort aduler par ses adeptes comme un véritable messie.

Mais le seul bémol dans cette atmosphère qui prévaut actuellement en Guinée, est que pour cette fois-ci, nous n’avons pas qu’à faire seulement aux syndicats des enseignants comme en 2017, il faut aussi rajouter les travailleurs de la CGT qui vont en grève couplés d’une belle partie de l’opposition guinéenne avec à sa tête son fameux  » Chef de fil  » à l’occurrence l’ex-Premier Ministre « Cellou Dalein Diallo » et Cie.

Il est tout à fait opportun de signaler que depuis la prise du pouvoir par le Président Condé en 2010, jamais un tel assaisonnement composé d’une double revendication sociale (SLECG / CGT) accompagnée de contestations politiques virulentes ne s’était déroulé de manière aussi simultanée « et peut-être coordonnée » dans le pays.

En outre, à l’allure où vont les choses, certains syndicalistes radicaux ont d’ores et déjà commencé à demander le départ des Ministres en charge du Travail et de l’Enseignement… Mais avec cet enlisement et cette association choque, il n’est pas exclu que l’aile dure de l’opposition politique mette de la cerise sur le gâteau en demandant le départ du président professeur Alpha Condé, toute proportion gardée !

Malgré cette situation de décrépitude manifeste, pour sortir le pays de cette léthargie, nombreuses sont les hypothèses qui peuvent se présenter à celui qui se veut ‘’grand stratège de la politique guinéenne depuis quarante ans’’ ; parmi lesquelles :

Procéder à un sérieux ‘’remaniement de l’actuel gouvernement’’, tout en rejetant l’opprobre sur celui-ci à commencer par l’actuel chef du gouvernement qui constitutionnellement, est le véritable responsable du dialogue social avec les partenaires sociaux et les partis politiques. Mais hélas, à l’instar de son prédécesseur « Saïd Fofana »,  Mamady Youla s’est construit une réputation de fantoche. Donc, le Président Condé, en procédant à cet important remaniement, il pourrait dissiper les ardeurs de la partie syndicale en se débarrassant de son fieu et protégé, le Ministre Albert Damatang Camara (en fonction depuis le tout premier gouvernement Condé), aussi il pourrait créer un « Puissant Ministère en charge de tous les secteurs de l’Éducation avec de puissantes directions nationales ou générales » il y nommerait certains syndicalistes ou des personnalités pouvant être acceptées par ceux-ci. Il avait auparavant procédé à de tel stratagème politique en limogeant un autre de ses protégés, en l’occurrence Dr Ibrahima Kourouma (ancien Ministre de l’enseignement 2011-2017) qu’il a par la suite reconduit comme Ministre de la ville, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire.

De ce point de vue, le Ministre Damantang n’a pas à s’en faire car, une fois n’étant pas coutume, le père a,  de par le passé, démontré plus d’une fois qu’il n’oublie jamais ses enfants ; l’actuel Ministre des Sports et de la Culture Bantama Sow en est la parfaite illustration.

Mais, cette stratégie pourrait avoir des insuffisances :

Premièrement, en nommant certains syndicalistes à des postes importants, il ne résoudrait pas le problème, il ne ferait que le reporter. Mais comme le président Alpha Condé adore les crises ; ceci ne pourrait point être grave à ses yeux.

Deuxièmement, ce remaniement ne contenterait que la partie syndicale et non l’opposition va-t-en-guerre qui reprend de plus belle ses manifestations ; le Président Condé a toujours su contenir cette soi-disant opposition. En réalité, depuis 2012, cette opposition ne fait que se lamenter avec des stratégies aux résultats très souvent inféconds. Certains vont jusqu’à dire qu’elle est en manque de stratégies politiques ; c’est d’ailleurs la raison pour laquelle, la quasi-totalité de cette opposition dont le principal parti UFDG et son ancien allié UFR sont tous aujourd’hui phagocytés par le pouvoir Condé. C’est le principe de la « fonctionnarisation et du cloisonnement de l’opposition politique », une botte secrète du président professeur.

Dès lors, on peut être en droit de se demander, quel est le véritable sens de la lutte que mène l’opposition guinéenne ?

 Par ailleurs, si celle-ci pour une fois, arrive à sortir son épingle du jeu en trouvant une stratégie efficace en parfaite symbiose avec les syndicalistes. Ensemble, parce qu’une majorité écrasante du peuple serait avec eux ; ils pourront en tout état de cause, envisager l’éventualité d’un départ d’Alpha Condé avant même le terme de son mandat.

Ce dernier, parce qu’il est imbu de l’intelligence tactique et de la stratégie politique ; à l’effet d’endiguer sérieusement la crise, il pourrait voter pour l’option d’un « Gouvernement d’Union Nationale » avec à sa tête, un puissant  Premier Ministre doté d’une forte personnalité. L’opposition guinéenne, parce que celle-ci est souvent naïve et adore se faire marchander au dépend du peuple qu’elle prétend défendre et gouverner autrement ; cette option s’avèrerait pour le moins qu’on puisse dire assez plausible.

Dans tous les cas, grève du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée SLECG, grève de la Confédération Guinéenne des Travailleurs CGT, manifestations de l’opposition républicaine ; tous les ingrédients semblent être désormais réunis en vue d’un réel processus de changement tant souhaité par le peuple guinéen depuis belle lurette ou tout simplement, on peut conclure que voici enfin un véritable texte pour remettre en cause, les talents de stratège politique du plus grand passionné des crises en Guinée.

A suivre …

« THE CHERINGAN »

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