Alpha conde et son fils, une escroquerie a haute echelle (deuxième partie) par ibrahima fofana  

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Sans doute, nombreux sont les lecteurs de NewsGuinée qui ont sursauté et réagi à la publication d’une première partie, « l’honneur perdu d’un opposant historique », de la longue lettre écrite par M. Ibrahima Fofana, 95 ans, ex ministre de la République, ancien compagnon du président Alpha Condé.

Sa lettre, sans tabous et libre, devient au fil des lignes un irrésistible jeu de massacre où , malgré tout, l’esprit, l’émotion, le patriotisme font revivre l’espoir d’une bonne gouvernance trop souvent abrutie par la langue de bois d’un homme d’Etat, l’imposture du système en vogue.

Le vieil homme livre au public des aspects méconnus ou censurés de la gouvernance d’Alpha Condé, l’homme tombé dans le piège obsessionnel de la boulimie du pouvoir, dont les secrets accumulés- notamment la délinquance à grande échelle organisée par son fils Mohamed Alpha Condé- constituent le symbole d’un système à l’inverse de toute notion de sens de l’honneur et de l’Etat.

Le lecteur interloqué se questionne ainsi : « suis- je vraiment en train de vivre dans cette Guinée-là, dans cette République-là, sous la présidence de cet homme-là ? »

Et tout est vrai, même le plus ahurissant. C’est la face obscure de l’alphacondeisme qui est ici dévoilée, par un ancien compagnon de l’homme, et sous un jour insoupçonné.

 

 

LETTRE OUVERTE

A

– Tous les partis politiques de l’Opposition Républicaine ;

– Toutes les organisations de la Société Civile guinéenne ;

– Tous les patriotes guinéens de l’intérieur comme de l’extérieur ;

– Tous ceux que j’ai entrainés dans mon sillage et les ai amenés à adhérer au Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) et qui en ont pâti dans leur chair et dans leur esprit, victimes de l’inqualifiable et inhumain traitement que leur a infligé l’entrepreneur politique Alpha Condé dont ils ont concouru à l’accession au pouvoir en Guinée.

II-                  POUR LA GUINEE – CONAKRY, J’ACCUSE…

Quand René Dumont, agronome réputé, après avoir publié son ouvrage bien connu « L’Afrique est mal partie », publie, vingt cinq ans plus tard, en 1986 cet autre ouvrage, « Pour l’Afrique, j’accuse », pour qui, croit-on, qu’il prend ouvertement une défense passionnée, sinon pour les paysanneries africaines, devenues des « paysanneries sous-développées et souvent opprimées, ces vrais prolétaires des temps modernes », dans le même temps qu’en filigrane il prononce un sévère réquisitoire contre ceux, sans les nommer, des gouvernants africains qu’il rend responsables des malheurs de ces paysanneries ? En écho à cette défense-réquisitoire de Réné Dumont, c’est le maire d’une ville du Cameroun, Ngonksamba, qui, à son tour, prononce son réquisitoire contre la « classe de privilégiés qui se coupe d’elle », de la masse, classe qui se profile derrière ce qu’il appelle la « souveraineté nationale ». Dans son discours de réception organisée en l’honneur de Réné Dumont, hôte de marque des autorités de cette ville, c’est également une défense des paysanneries africaines, sous le couvert du vocable de masse, qu’il entreprend, suivant l’exemple de cet hôte de marque qu’il a la délicatesse de ne pas nommer :

 « A notre grande honte nationale, un interlocuteur devait, remarque-t-il, le 3 septembre 1961 déclarer, sous les applaudissements nourris de l’assistance et sans contredit de personne, que la recolonisation, c’est-à-dire le transfert des pouvoirs aux Blancs, obtiendrait une majorité écrasante à un éventuel référendum organisé sur le thème : maintien de l’indépendance ou recolonisation.

Ainsi ne sommes nous encore pas au stade, du moins localement, où l’indépendance est un moyen d’évolution effective de la masse. Cette masse a plutôt l’impression que la souveraineté nationale a créé une classe de privilégiés qui se coupe d’elle. »

Et René Dumont lui, avant le maire, avait déjà précisé, en faveur de qui et pourquoi il prononce son réquisitoire, en tant qu’agronome :

« Petit-fils de paysan et agronome écrit-il, je dois défendre les paysanneries sous-développées et souvent opprimées, ces vrais prolétaires des temps modernes. Seul leur effort massif pourra « décoller » réellement l’économie des pays retardés, les sortir de la stagnation, permettre leur développement accéléré. »

C’est donc en faveur des paysanneries africaines, de « ces vrais prolétaires des temps modernes » que sont « les paysanneries sous-développées et souvent opprimées » que René Dumont comme le maire camerounais prononce, son réquisitoire. Contre qui de tels réquisitoires sont prononcés à l’unisson ? Contre la « classe de privilégiés » qui se coupe de la masse, contre la plupart des gouvernants africains dont le souci premier est de s’éterniser au pouvoir, lequel n’est pas celui du peuple dont le souci premier est de se nourrir.

S’agissant de la Guinée-Conakry, c’est un acteur politique, devenu « opposant historique » au régime de la première République qui prononce, à son tour, un réquisitoire en faveur, semble-t-il, des mêmes « prolétaires des temps modernes », la paysannerie et contre les gouvernants de son pays, contre le régime de la première République, en publiant son ouvrage « Guinée l’Albanie de l’Afrique ou Néo-colonie américaine ».

J’examine, de manière critique, le premier quinquennat de la gouvernance de cet acteur politique, depuis son accession au pouvoir en Guinée-Conakry en 2010. Cela permettra d’évaluer son apport au peuple de Guinée par rapport à celui des gouvernants de la première République. C’est à dessein que j’ai choisi de faire une telle évaluation en m’inspirant de la méthode qu’il utilisa naguère en publiant son ouvrage, sous la forme de ce qu’il a lui-même appelé un réquisitoire, dans son ouvrage autobiographique « Un africain engagé » avec ce sous titre « Ce que je veux pour la Guinée ».

A quel titre ai-je pris la liberté de faire mienne son approche critique d’une gouvernance ? Outre ma qualité d’ancien membre du gouvernement de la première République, j’invoque et me prévaut des alinéas 1 et 2 de l’article 7 de la Constitution de la République du 7 mai 2010, qui dispose :

« Chacun est libre de croire, de penser et de professer sa foi religieuse, ses opinions politiques et philosophiques.

Il est libre d’exprimer, de manifester et de diffuser ses idées et opinions par la parole, l’écrit et l’image ».

En outre l’article 22, alinéa 5 dispose :

« Chaque citoyen a le devoir sacré de défendre la Patrie. »

Voila pourquoi ce chapitre de ma lettre a pour titre « Pour la Guinée-Conakry, j’accuse… »

L’alinéa 5 de l’article 22 de la Constitution n’est pas d’interprétation restrictive. En effet chaque fois qu’une menace pèse sur le destin, l’avenir de la Guinée, il y a, pour chaque guinéen le devoir sacré de défendre la patrie. Il en est ainsi non seulement lorsqu’il s’agit d’agression extérieure, par un ennemi extérieur, mais encore lorsque des gouvernants, pour des raisons diverses, mettent en péril les institutions républicaines, au premier desquelles l’Etat de droit et sa norme supérieure, la Constitution. Et c’est mettre manifestement en péril l’Etat de droit, lorsque le Président de la République Alpha Condé, répondant à une invitation que lui a adressée la direction du Rassemblement du Peuple de Guinée – arc en ciel (RPG – arc en ciel), a fait le 28 mai 2016 le déplacement de Gbessia, de Sékoutouréya, siège de la présidence de la République à Kaloum, au siège du RPG – arc en ciel à Gbessia.

Cette invitation adressée au président de la République par un parti politique avait pour objet de lui faire présider la cérémonie du 25ème anniversaire du retour en Guinée, en 1991, de « l’opposant historique » Alpha Condé, qui a vécu près de quarante ans en dehors du pays natal. Le président de la République Alpha Condé non seulement a effectivement présidé cette cérémonie, mais encore a prononcé une allocution au cours de laquelle il s’est livré à une diatribe de mauvais aloi à l’encontre d’anciens cadres de la direction du RPG, du temps de la clandestinité de ce parti et dont ils ont été exclus il y a un quart de siècle, à la date de la cérémonie commémorative organisée par la direction du RPG arc-en-ciel et présidée par le président de la République. En conséquence le président de la République Alpha Condé, en présidant cette cérémonie qu’il n’a pas le droit de présider, aux termes de l’article 45, alinéa 6 de la Constitution, a violé la Constitution en ses articles 35,38 et 45 alinéa 2,5 et 6.

J’accuse, en conséquence, le président de la République Alpha Condé d’avoir violé la Constitution et, en violant la Constitution, d’avoir violé son serment de président de la République, tel que prévu par l’article 35 de la Constitution de la République du 7 mai 2010.

J’accuse également le président de la République Alpha Condé de parjure par la violation de son serment de président de la République aux termes de l’article 35 de la Constitution de la République.

J’accuse enfin le président de la République Alpha Condé de haute trahison, car il y a haute trahison lorsque le président de la République a violé son serment, aux termes de l’article 119 de la Constitution. De ce fait, le président de la République Alpha Condé est passible de poursuite pour parjure et doit être mis en accusation et traduit devant la Haute Cour de Justice aux termes des articles 35, 118 et 119 de la Constitution. Cette mise en accusation du président de la République Alpha Condé doit d’autant plus retenir l’attention que le premier magistrat de la République, gardien de la Constitution, met tout en œuvre pour faire obstruction à la constitution et au fonctionnement de cette haute juridiction prévue, par les articles 117 à 122 de la Constitution de la République, obstruction due à la paralysie de l’Assemblée Nationale du fait de la majorité des députés de la mouvance présidentielle acquis à la cause du président de la République. Pour tenir en échec le président de la République, Alpha Condé, et le contraindre à la constitution immédiate de la Haute Cour de Justice, un front unique de l’opposition républicaine, de la société civile et de tous les patriotes doit être rapidement constitué en vue d’obtenir sa mise en accusation et, à défaut, sa destitution, de la même manière que son ami burkinabè, Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir par l’admirable et héroïque peuple burkinabè de Thomas Sankara, grâce au front unique opposition républicaine et société civile burkinabè.

On est abasourdi devant la désinvolture, la légèreté avec lesquelles en toute connaissance de cause, le président de la République Alpha Condé, docteur en droit public, viole sans souci et délibérément la Constitution de son pays qui est la norme supérieure d’un Etat de droit.

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A l’issue de la visite d’Etat qu’il a effectuée à Dakar en août 2015, le président de la République Alpha Condé a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il s’est livré à une attaque au vitriol contre l’ancien président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade, à qui il reproche d’avoir apporté son soutien aux deux candidats à la présidentielle de 2010, MM Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré.

Cette attaque contre l’ancien président sénégalais, Abdoulaye Wade, premier responsable du premier parti d’opposition du Sénégal, meurtri et souffrant, à la suite de la détention à Dakar de son fils Karim Wade, au moment de la visite d’Etat du président guinéen, a eu lieu au palais de la présidence de la République du Sénégal à Dakar. Cette attaque est d’autant plus odieuse que  Abdoulaye Wade est celui qui a sauvé l’acteur politique Alpha Condé d’une mort certaine, lors de sa fuite pour rejoindre la Côte D’Ivoire, en passant par Lola, en Guinée Forestière. Avant son arrivée à Pinet, dernier village frontalier guinéen, les autorités civiles et militaires de cette localité avaient reçu du président Lansana Conté, un ordre formel, d’une gravité exceptionnelle, à savoir abattre l’acteur politique Alpha Condé, comme un chasseur abattrait du gibier, à l’instant où il s’apprêterait à franchir la frontière. Ayant été informé de cet ordre à son arrivée à Pinet, la première personne à laquelle s’est adressé, par communication satellitaire, le fuyard Alpha Condé, acteur politique aux abois, désemparé, poursuivi pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, pour avoir organisé, dans le plus grand secret, une réunion avec des officiers de l’armée guinéenne, au domicile d’un autre chef d’un parti politique d’opposition, c’est Abdoulaye Wade. Il le pria d’intercéder en sa faveur, de façon pressante, auprès du président Lansana Conté, pour lui éviter une mort certaine. Par solidarité, en raison de leur commune appartenance à l’Internationale SocialisteAbdoulaye Wade est intervenu immédiatement et, grâce à son savoir-faire, a réussi à obtenir la vie sauve à l’acteur politique Alpha Condé. Auparavant Abdoulaye Wade a insisté, au cours de cette communication satellitaire, auprès d’Alpha Condé pour qu’il se débarrasse au plus vite de sa kalachnikov que portait pour lui un de ses gardes du corps. Après quoi, toujours sur insistance d’Abdoulaye Wade, l’acteur politique Alpha Condé est invité à se rendre aux autorités locales. Ce qu’il fit immédiatement après s’être débarrassé de son fusil, de sa kalachnikov. Après cela, entre une reddition en bonne et due forme aux autorités locales de Pinet et une mise en état d’arrestation, le fuyard Alpha Condé, naguère théoricien de la lutte armée, n’a pas hésité à déclarer qu’il a été mis arbitrairement en état d’arrestation sur ordre du président Lansana Conté. C’est contre cet homme, Abdoulaye Wade, à qui l’acteur politique Alpha Condé doit la vie sauve que le président de la République Alpha Condé a fait sa sortie au vitriol au cours de sa conférence de presse.

Abdoulaye Wade était en droit d’attendre légitimement du chef de l’Etat guinéen qu’il lui renvoie l’ascenseur, lui qui fut hier le sauveur de l’acteur politique Alpha Condé d’une mort certaine. Non qu’il se mît en devoir d’obtenir du président sénégalais Macky Sall, son hôte de marque, la libération immédiate de Karim Wade – ç’eût  été inconvenant de le demander – mais qu’il tentât de calmer le jeu dans une situation d’extrême tension caractérisant la conjoncture politique sénégalaise, au moment de sa visite d’Etat, en commençant par ne pas envenimer cette situation par quelque acte ou parole que ce soit de sa part. Il avait pourtant à sa portée un argument de poids qui lui permettait d’amener son hôte sénégalais, le président Macky Sall, à plus de compassion, à propos du dossier Karim Wade. Il lui suffisait d’attirer l’attention du président sénégalais sur le fait qu’une telle compassion pourrait constituer un puissant facteur d’apaisement du climat politique sénégalais, au service d’une cause, la seule à même de pouvoir emporter l’adhésion, puis le soutien unanime de toute la classe politique sénégalaise : la cause de la réconciliation nationale, préalable à un consensus politique, ce facteur vital indispensable pour engager un pays sur le chemin du développement.

Mais, on s’en doute, ce n’est pas ce qu’a fait le « Professeur » président de la République de Guinée. Il faut qu’il trouve le moyen d’exporter au pays de la téranga la seule chose au monde qu’il sait bien faire et qu’il a faite avec constance et application en Guinée au cours de son premier quinquennat : l’exacerbation de la désunion, de la haine, en agissant de sorte que, seul contre tous, il arrive à se convaincre qu’il a toujours raison. Cette exacerbation de la désunion, de la haine, a trouvé son accomplissement lors de la conférence de presse qu’il a tenue et qui a clôt sa visite d’Etat au Sénégal, par sa sortie au vitriol contre Abdoulaye Wade, tout se passant comme si, nouveau venu dans le syndicat des chefs d’Etat africains, il avait besoin d’une consécration par ses pairs, celle de chef d’Etat. C’est à la suite de cette sortie que le Comité Directeur du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) a publié le 10 août 2015, le communiqué dont la teneur suit :

« Lors de sa visite à Dakar, faisant face à la presse, Alpha Condé, Président de la République de Guinée, a pris beaucoup de liberté dans ses propos face à la nation sénégalaise. En effet dans les annales des relations entre Etats, un Chef d’Etat, en visite dans un autre pays, quels que soient les griefs qu’il peut avoir vis-à-vis de ses hôtes, ne se comporte jamais comme Alpha Condé l’a fait à Dakar. Le pouvoir a une portée divine, et gare à ceux qui, lorsqu’ils en sont investis, veulent l’exercer avec démesure.

Que ce soit dans le discours, que ce soit dans le comportement-regardez-le le samedi soir au palais gesticuler en présence du Président Bissau Guinéen-Alpha Condé n’a fait que projeter l’image d’un goujat parvenu au pouvoir par un tour de passe-passe que seuls les occidentaux pouvaient imaginer. Les spécialistes de l’histoire contemporaine de Guinée ont encore la responsabilité de nous expliquer comment ce Monsieur a pu être élu au deuxième tour des dernières élections présidentielles en Guinée.

En tout cas, ce que nous retenons, aujourd’hui, c’est qu’il est sans projet pour la Guinée, car depuis qu’il est là, son programme politique, à l’image de celui de Macky Sall, se résume à casser de l’opposition pour vivre heureux. En un mot, Monsieur Alpha Condé est un personnage incapable de prendre de la hauteur, car il a toujours manqué un brin de noblesse quelque part chez lui.

Lorsqu’il s’en prend publiquement le samedi 7 août 2015 à Abdoulaye Wade, ancien Président de la République, il sait, au fond de lui-même, qu’il verse dans la vindicte à l’endroit de celui qui, même si ce n’était qu’une fois, lui a manifesté sa solidarité.

En effet dans la crise qu’a traversée la Guinée, la position constante du Président Wade a été de préserver ce qui restait de l’Etat, pour éviter le chaos, comme ce fut le cas en Somalie et plus tard en Côte d’Ivoire sous son ami Gbagbo ! Quand il fut arrêté et emprisonné, Abdoulaye Wade a déployé tout son savoir-faire, usé de son influence pour le sauver ! Combien de fois, durant les douze années où Wade était au pouvoir, Alpha Condé est venu séjourner au Sénégal aux frais de la Présidence de la République.

Sa prise en charge était dans l’ordre normal du fonctionnement du protocole présidentiel à tel point que M. Alpha Condé pouvait revendiquer l’affectation d’une suite dans n’importe quel palace de Dakar, et il ne s’en privait pas ! Il s’y ajoute que le Président Wade ne manquait jamais de lui venir en aide financièrement comme il avait l’habitude de le faire d’ailleurs avec ses visiteurs.

Tout le monde se souvient encore de l’imagination créatrice et de la capacité de persuasion du Président Abdoulaye Wade pour obtenir du candidat Cellou Dalein Diallo qu’il accepte les résultats du deuxième tour de l’élection présidentielle guinéenne pour éviter le chaos dans ce pays frère. Pourtant Alpha Condé sait mieux que quiconque que rien de crédible ne pouvait justifier son élection.

Que ce Monsieur vienne aujourd’hui accuser le Président Wade d’avoir encouragé les militaires à garder le pouvoir, voilà qui montre que même investi des plus hautes charges de son pays, dans la douleur et la confusion, Alpha Condé manquera toujours de panache et de noblesse à tel point qu’on peut se poser la question « qui est-il réellement ? »

Le Parti Démocratique Sénégalais, dans son combat pour l’intégration africaine et la constitution des Etats-Unis d’Afrique, sera toujours aux côtés du peuple guinéen dans sa lutte pour le respect des libertés et de la démocratie. Il salue la détermination de l’opposition guinéenne, toutes tendances confondues, à faire face à la politique d’oppression du pouvoir en place. »

Dakar le 10 août 2015

Pour le Comité Directeur

Oumar Sarr, SG Adjoint

J’accuse le président de la République Alpha Condé d’avoir exercé avec démesure le pouvoir qui a « une portée divine », au point de se faire traiter, comme il l’a été par le communiqué du Comité Directeur du Parti Démocratique Sénégalais, sans égard à son rang et à sa qualité de chef d’Etat en visite d’Etat et bien qu’  « investi des plus hautes charges » de la Guinée, ce qui, « dans les annales des relations entre Etats » est sans précédent, à savoir :

─       « projeter l’image d’un goujat parvenu au pouvoir par un tour de passe-passe »

─       « il est sans projet pour la Guinée… »

─       « Alpha Condé est un personnage incapable de prendre de la hauteur, car il a toujours manqué un brin de noblesse quelque part chez lui »

─       « Alpha Condé est venu séjourner au Sénégal aux frais de la Présidence de la République. Sa « prise en charge » était dans l’ordre normal du fonctionnement du protocole présidentiel à tel point que M Alpha Condé pouvait revendiquer l’affectation d’une suite dans n’importe quel palace de Dakar, et il ne s’en privait pas ! Il s’y ajoute que le Président Wade ne manquait jamais de lui venir en aide financièrement… »

─       «  que même investi des plus hautes charges de son pays… , Alpha Condé manquera toujours de panache et de noblesse… »

J’accuse le président de la République, Alpha Condé, après s’être fait traiter comme il l’a été, en tant que chef de l’Etat dans l’exercice de ses fonctions, par le communiqué du Comité Directeur du PDS, d’avoir, étant « investi des plus hautes charges » de la Guinée, « manqué de panache et de noblesse » mais surtout d’avoir violé, pendant sa visite d’Etat à Dakar une des valeurs les plus sûres et les plus attachantes, chères au peuple sénégalais : la « téranga », la légendaire hospitalité sénégalaise.

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J’accuse le président guinéen Alpha Condé de n’avoir pas donné sa démission de ses fonctions de chef d’Etat, suite à la publication, par le journal de la capitale française, le Parisien, d’un article révélant les turpitudes de son fils Mohamed Alpha Condé, sous le titre  « Enquête sur le fils du président guinéen », enquête relative aux activités et au train de vie du fils du président guinéen, et diligentée par le parquet financier de Paris.

J’accuse le président guinéen Alpha Condé de n’avoir pas démenti les révélations faites par le journal le Parisien et par Gregory Mathieu, secrétaire général de l’ONG Fondation pour la gouvernance et la démocratie, mais surtout de n’avoir pas engagé de poursuites contre Gregory Mathieu qui affirme qu’  « En payant le fils, on achète le père » ce qui, en clair, signifie que le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé se laisse transformer, consciemment ou non, en une marchandise qui se vend et s’achète sur le marché de la corruption en Guinée – Conakry.

Le mode opératoire par lequel un décideur public se vend et s’achète sur le marché de la corruption de son pays est clairement et admirablement éventé par Joseph E. Stiglitz lorsqu’il écrit avec pertinence dans son ouvrage la « Grande Désillusion » :

« Certes, ces entreprises n’offrent pas nécessairement des pots-de-vin elles-mêmes. Elles embauchent un « facilitateur » qui reçoit assez d’argent pour « faciliter » la transaction. Que fait-il ? Comment facilite-t-il ? Elles ne le savent pas et ne veulent pas le savoir. Mais elles doivent bien se douter que, si elles paient ce facilitateur plusieurs millions de dollars, elles n’achètent pas seulement ses heures de travail de consultant. Ce qu’elles achètent en réalité, c’est bien sûr la possibilité de nier : elles pourront dire qu’elles ne savaient pas que cet argent a servi à des pots-de-vin. L’un des cas les plus célèbres est celui de James Giffen : alors qu’il travaillait pour Mobil au Kazakhstan dans les années 1990, il aurait servi d’intermédiaire pour remettre au gouvernement 78 millions de dollars, opération qui aurait valu à la compagnie 25% du champ pétrolifère de Tengiz ».

C’est ce rôle de « facilitateur » que joue le fils du président guinéen, « chargé de mission » Mohamed Alpha Condé et que résume Gregory Mathieu dans sa formule lapidaire : « En payant le fils on achète le père » qui devrait entrainer les sanctions les plus sévères non seulement à l’égard du fils mais encore et surtout à l’égard du père président de la République.

J’accuse le « chargé de mission » au sein de la présidence de la République, Mohamed Alpha Condé d’avoir fait « l’objet d’accusations d’infractions financières, au premier desquelles des abus de biens sociaux et de détournements de fonds publics. Ces soupçons ont poussé le parquet financier à diligenter une enquête préliminaire depuis fin avril ».

J’accuse le « chargé de mission » au sein de la présidence de la République, Mohamed Alpha Condé, d’avoir fait l’objet d’une enquête préliminaire diligentée par le parquet financier de Paris qui révèle qu’  « au centre des interrogations [il y a] la jouissance d’un vaste appartement du XVIIIème arrondissement de Paris, ainsi que l’emploi régulier, pour plusieurs dizaines de milliers d’euros, de compagnies de limousines de luxe, pour ses déplacements dans la capitale. « On parle de prestations particulièrement coûteuses qui ne correspondent pas au salaire de 800 mensuels déclarés par Mohamed Alpha Condé en tant que « chargé de mission » déplore Gregory Mathieu, secrétaire général de l’ONG Fondation pour la gouvernance et la démocratie, et ancien porte-parole de l’ex-commissaire européen aux droits de l’homme, Alvaro Gil-Robles. »

J’accuse le « chargé de mission » au sein de la présidence de la République, Mohamed Alpha Condé, fils du président guinéen Alpha Condé, de n’avoir pas démenti les « nombreux témoignages [qui] assurent que Mohamed Alpha Condé utiliserait régulièrement des jets privés afin de relier des destinations exotiques où il séjournerait au sein d’établissements hôteliers de grand luxe. »

J’accuse le président guinéen, Alpha Condé, de constituer le plus grand obstacle au développement de la Guinée par sa pratique d’une gouvernance fondée :

1° sur la priorité donnée au secteur minier, alors qu’il est maintenant établi que pour le développement d’un pays en développement, une priorité absolue doit être donnée à l’agriculture ;

2° sur la corruption, une corruption à grande échelle, d’une ampleur inouïe et dans des proportions jamais atteintes par aucune des deux gouvernances des première et deuxième République ;

3° sur la non transparence d’une gestion financière caractérisée par un usage opaque des redevances minières :

                700 millions de dollars payés au Trésor guinéen par Rio Tinto

                830 millions de dollars payés au Trésor guinéen par UC RusAl

296 millions de dollars représentant le montant des redevances payées par CBG depuis l’accession au pouvoir de Alpha Condé

150 millions de dollars représentant le montant d’un prêt consenti par le gouvernement angolais à la Guinée.

 Soit un total de : 1.976 millions de dollars ou 1 milliard 976 millions de dollars.

Là encore, Joseph E. Stiglitz est formel :

« On le sait depuis longtemps, écrit-il, la transparence est l’un des meilleurs antidotes à la corruption. « Le soleil est l’antiseptique le plus puissant » dit-on. Pour que les citoyens puissent faire échec à la corruption, ils faut qu’ils sachent ce qui se passe. Des lois qui leur donnent le droit de savoir (comme le Freedom of information Act aux Etats-Unis et en Grande Bretagne) sont nécessaires pour que la démocratie et la responsabilité des dirigeants aient un sens. L’un des objectifs majeurs de l’Initiative for Policy Dialogue, que j’ai fondée à l’université Columbia pour promouvoir une meilleure compréhension des politiques de développement, est le vote de ce type de législation dans les pays en développement. Ces efforts ont eu un succès considérable puisqu’ils ont abouti à une conférence mondiale coparrainée par le gouvernement mexicain – il a lui-même promulgué récemment ce type de loi, et la majorité des Etats du Mexique en ont fait autant. La Thaïlande a entériné dans sa Constitution le « droit de savoir » de ses citoyens. Dans tous les pays, s’il y a révélation complète du volume des ventes du pays et de ce qu’il reçoit pour ses ressources naturelles, les citoyens sont mieux à même d’estimer s’il obtient la pleine valeur de ses ressources ou si, d’une façon ou d’une autre, on le vole.

Parfois, les Etats prétendent qu’ils ne peuvent révéler ces informations parce que cela violerait la confidentialité des affaires. En général, ces déclarations ne sont qu’un prétexte, un rideau de fumée derrière lequel gouvernants et compagnies peuvent poursuivre leurs odieuses pratiques. Mais l’Etat peut fixer les règles, et il existe suffisamment de compagnies honnêtes qui acceptent d’opérer en toute transparence. Le droit des citoyens à savoir doit l’emporter sur l’argument de la confidentialité des affaires. »

J’accuse le président guinéen, Alpha Condé, d’avoir été dans l’histoire politique de la Guinée, de l’accession du pays à l’indépendance à l’accession du « Professeur » Alpha Condé au pouvoir, des chefs d’Etat qui ont dirigé le pays, le seul à avoir fait de son fils un « chargé de mission » au sein de la présidence de la République qui joue le rôle de « facilitateur » au sens de « En payant le fils on achète le père », lequel de tous les fils ou filles de président est le seul à avoir fait l’objet de chronique pénale, et d’une chronique pénale aussi humiliante, aussi sordide que celle qui a défrayée la chronique par la conduite scandaleuse du « chargé de missions », son fils qui, jouissant d’une double nationalité, française et guinéenne ne s’en rend pas digne, chronique pénale qui suffirait, à elle seule, à tout chef d’Etat digne de ce nom et respectueux de son investiture des hautes charges de son pays, de rendre sa démission de ses fonctions de chef d’Etat.

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J’accuse le président de la République Alpha Condé, d’avoir manqué de panache et de noblesse au point d’avoir tenté de tromper l’opinion publique nationale, africaine et internationale, pour avoir déclaré urbi et orbi, du haut de la tribune de la conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO, tenue à Abidjan qu’il est temps que les Etats africains francophones se décident de couper le cordon ombilical qui les lie à la France, alors que dans le même temps, lui, président guinéen, ne se décide pas de payer de sa personne, puisqu’il continue de demeurer citoyen français à l’instant même où, du haut de cette tribune, il ne se gêne pas de faire cette déclaration tonitruante. Il aurait eu sans doute l’oreille de ses pairs s’il avait exhibé, du haut de cette tribune, une correspondance adressée à son ami, le président de la République française, François Hollande, qui prouve que lui, Alpha Condé, de nationalité française, il a déjà coupé le cordon ombilical qui a lié à la France Alpha Condé « l’opposant historique » de nationalité française, par une renonciation expresse à sa citoyenneté française, concrétisée par le dépôt entre les mains du président français de son passeport de citoyen français. Si son appel ne semble pas avoir été entendu par ses pairs, chefs d’Etats africains, le président français Emmanuel Macron, lui, l’a bel et bien entendu et enregistré. Le président français, n’est pas de ceux qui ont la mémoire courte. Il sait que le président Alpha Condé est arrivé en France à l’âge de 15 ans et qu’il y a vécu 38 ans, au cours desquels il a préparé et obtenu ses deux parties du bac. Il sait qu’il a effectué ses études supérieures de droit, lettres et sciences politiques en France. Il sait qu’il est docteur en droit public, thèse soutenue à Paris, dans une université française. Il sait que le président guinéen dit avoir été professeur à la faculté de droit de l’Université Paris I Panthéon. Il sait qu’il fut syndicaliste, membre du syndicat de l’enseignement supérieur de France. Il sait qu’il a la double nationalité guinéenne et française. Il sait que, après ses vacances, en Tunisie ou en Italie où il effectue des cures thermales et sa remise en forme, le président guinéen, Alpha Condé, passe par Paris où il manque rarement de consulter son ami le docteur Soly Bensabat, spécialiste de médecine préventive et patron de Paris Prévention, l’un des centres de check-up les plus courus de la capitale. Le président Macron sait tout cela. Mais ce qu’il ne sait pas ou sait très peu, c’est que la facture c’est la Guinée, le peuple de Guinée qui la paie. C’est avec l’argent du peuple de Guinée, l’argent payé par les sociétés minières au Trésor public guinéen, au titre des redevances minières, que le président de la République de Guinée, Alpha Condé confond avec une soit disant fortune personnelle et utilise à des fins personnellespar exemple pour s’offrir des vacances hors de Guinée, faire des cures thermales en Italie, son check-up à Paris, payer le coach sportif venu des Etats-Unis. Et sachant tout cela, sachant tout ce que la France lui a donné, y compris la formation nécessaire au point de devenir président de la République, on voudrait que le président français n’en tienne pas compte ? Que l’appel d’Abidjan vienne d’un tel homme qui sait tout ce que la France lui a donné, le président français Emmanuel Macron ne peut pas ne pas en tenir compte. Il ne peut, lors de son périple africain, tenir son discours « fondateur » qu’ailleurs plutôt qu’à Conakry, discours qui est forcément, entre autres, la réponse de la France à celui qu’elle a formé et qui appelle à la rupture avec elle.

Ce n’est donc pas le fait du hasard si l’hebdomadaire français l’  « Express » titre, dans son édition N° 3460 du 25 au 31 octobre 2017 : « L’agenda africain de Macron. » et dans cet agenda, ne cite pas la capitale du pays natal du président de la République Alpha Condé. Pourtant le président guinéen Alpha Condé devrait compter parmi les chefs d’Etats africains bien placés pour être hôtes de marque du président français, au cours de son périple africain. Mais par sa belle gaffe d’Abidjan, le président guinéen Alpha Condé, une fois de plus, a raté le coche. L’agenda du président français Emmanuel Macron vaut d’être lu :

 « Le « voyage initiatique » africain d’Emmanuel Macron aura lieu à la fin de novembre. Il sera à Ouagadougou (Burkina), où il exposera dans un discours « fondateur » sa vision de l’avenir du continent, à Accra (Ghana) et à Abidjan (Côte d’Ivoire), théâtre les 29 et 30 novembre du 5ème sommet Union Européenne – Afrique. En février 2018, il sera à Dakar (Sénégal) dans le cadre d’une conférence sur le Partenariat mondial pour l’éducation. »

On le voit : toutes ces visites dans les capitales ouest africaines, du président français sont programmées dans le même temps qu’il ignore superbement la capitale de Guinée – Conakry, pourtant capitale du président guinéen Alpha Condé ayant la double nationalité française et guinéenne et président en exercice de l’Union Africaine au moment de la publication de cet agenda.

J’accuse le président de la République Alpha Condé, de manquer de panache et de noblesse, au point de n’avoir pas hésité à dire une contre-vérité à l’opinion nationale, africaine et internationale, sachant, à l’instant où il faisait sa fameuse déclaration à la tribune de la conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO, qu’il venait de faire, non en Guinée mais à l’extérieur, son check-up ou qu’il s’apprêterait à le faire, et à le faire, entre autres, à Paris, capitale de la France, sa seconde patrie dont il dit à cette conférence des chefs d’Etat que ses pairs doivent se décider à se séparer.

Que sa déclaration apparait d’autant plus impertinente et insupportable que sitôt achevée la conférence des chefs d’Etat, le président guinéen a réalisé ce tour de force inégalable de se rendre à l’Elysée à Paris, tout se passant comme si, convoqué par le président français, il avait été mis en demeure, en tant que citoyen français, en dépit des hautes charges dont il a été investi par le peuple de Guinée, de s’expliquer et de faire amende honorable.

J’accuse le président de la République Alpha Condé, s’agissant de la question d’un troisième mandat, d’avoir laissé prospérer, par la non publication d’un démenti officiel, la rumeur selon laquelle il briguerait un troisième mandat et d’être ainsi en contradiction avec « l’opposant historique » Alpha Condé, qui a écrit dans son ouvrage autobiographique « Un Africain engagé » page 88 :

« A mon retour en Guinée, l’échéance présidentielle de décembre 2003 se profilait à l’horizon. Le général Conté allait terminer son deuxième mandat. Après son « coup d’Etat électoral » de 1993, après ses exactions de 1998, les bailleurs de fonds de la Guinée restèrent silencieux. Que feront-ils s’il se présente une troisième fois ? Pour beaucoup d’observateurs, les bailleurs de fonds considéraient qu’après deux mandats, il devait se retirer.

En fait, il allait organiser une parodie de référendum pour changer la Constitution et se maintenir au pouvoir. La révision lui permettait de briguer un troisième mandat, la limite du nombre de mandats étant supprimée, ainsi que la limite d’âge du candidat. En outre la réforme accroissait le pouvoir du chef de l’Etat face à l’Assemblée Nationale. »

J’accuse « l’opposant historique » Alpha Condé d’avoir écrit cela et devenu chef de l’Etat guinéen de n’avoir pas démenti, par une déclaration publique, la rumeur selon laquelle il envisagerait de briguer un troisième mandat, ce qui le conduirait forcément à « organiser une parodie de référendum pour changer la Constitution et se maintenir au pouvoir. La révision lui permettrait de briguer un troisième mandat, la limite du nombre de mandats étant supprimée ainsi que la limite d’âge du candidat… »

J’accuse « l’opposant historique » Alpha Condé d’avoir écrit, toujours dans son ouvrage autobiographique, page 85 :

« Je demandai la parole, non pas pour remercier les ministres, mais pour leur rappeler qu’en politique mon modèle était Nelson Mandela… »

Et de n’avoir à aucun moment de sa vie suivi l’exemple de son modèle Nelson Mandela.

En effet c’est Mandela qui, après avoir créé la branche armée de l’ANC a pris le maquis à la tête de cette branche armée et de ses camarades de combat, certains d’entre eux ayant été préalablement formés en Guinée-Conakry, au camp militaire de Kindia, en vue de mener la lutte armée contre le régime de l’Apartheid.

« L’opposant historique » Alpha Condé, après avoir recruté à Abidjan de jeunes guinéens sans travail et les avoir envoyés au Congo Brazzaville et au Burkina Faso pour une formation militaire, a échoué à créer, avec ses contingents de jeunes guinéens formés militairement, une branche armée du RPG, pour venir en Guinée – Conakry, à la tête de ces contingents organiser la lutte armée, en vue de renverser les régimes de Sékou Touré et de Lansana Conté, lui « l’opposant historique » qui a pourtant exalté la lutte armée en écrivant ceci dans on ouvrage « Guinée, l’Albanie de l’Afrique ou néo-colonie américaine » :

« B. La lutte armée de libération en Afrique :

A côté des luttes de libération menées dans les colonies (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau, Rhodésie, Afrique du Sud) se développe une guérilla dans les pays indépendants : Kamerun, Congo-Kinshasa, Tchad. Ceci revêt une grande importance, et pose le problème fondamental de la conquête du pouvoir : comment détruire les Etats néocoloniaux pour instaurer des Etats populaires ? «Tant que ce problème n’est pas élucidé, il ne saurait être question de jouer consciemment son rôle dans la révolution et encore moins la diriger ». Comment conquérir le pouvoir révolutionnaire en Afrique ? Nous avons en Afrique des bourgeoisies alliées à l’impérialisme ; elles disposent d’un appareil de répression et d’oppression (armée, police, gendarmerie, administration, syndicat). Comment changer cette situation ? « Il n’y a jamais eu dans l’histoire de classe dirigeante qui ait abdiqué de son plein gré ». Il faut donc l’obliger à abandonner le pouvoir. Va-t-on l’y obliger par des voies légales, pacifiques (élections, réformisme), ou par des voies illégales, c’est-à-dire révolutionnaires ? »

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En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets sous le coup de l’article 37 de la Constitution. Et c’est volontairement que je m’expose. Je m’expose, conscient au point que je n’écarte pas l’hypothèse d’un recours, par le pouvoir, pour me faire taire à jamais, à la solution alternative radicale, extrême, à savoir ma liquidation physique, qui pourrait être préférée au recours à la seule répression, jugée insuffisante, et implicitement annoncée par l’article 37 de la Constitution de la République.

Mais à mon âge, à 93 ans, que peut-on bien attendre de la vie, moi qui, au soir de ma vie, sais que mon avenir est désormais derrière moi, après que j’aie, selon moi, servi loyalement mon pays et aie été pleinement comblé et continue de l’être pour avoir eu, l’extraordinaire chance, à mes côtés ma vie durant, une épouse aimante et attentive qui s’est sacrifiée jusqu’à endurer pour moi les affres et rigueurs d’une prison, pas comme les autres, et à mes enfants attentionnés que j’adore autant que j’adore sinon plus ma bien aimée moitié, Hadja Fanta Diarra.

Comme jadis Emile Zola dans l’affaire Dreyfus, je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, de l’honneur, de la dignité et du développement du pays, au nom de la Guinée – Conakry qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. « Ma protestation enflammée, écrit Emile Zola, n’est que le cri de mon âme. Qu’on ose donc me traduire en cour d’assises et que l’enquête ait lieu au grand jour. J’attends. »

Comme Zola, je lance ce défi :

1)      Qu’on ose me traduire en Cour d’assises

2)      Que l’enquête ait lieu au grand jour

3)      J’attends.

 

A suivre…

Par Ibrahima Fofana 

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